
16.2.a San Fiz
GÉOMORPHOLOGIE DU MIÑO
Le fleuve Miño prend sa source à 700 mètres d'altitude dans le Pedregal de Irimia, une moraine glaciaire sous laquelle on peut entendre l'eau couler, même si elle ne remontera à la surface que six kilomètres plus loin, dans la lagune de Fonmiñá. Dans cette lagune, nous pouvons observer de curieuses bulles, qui ne sont rien d'autre que du CO2 résultant du processus de dissolution des roches calcaires de la "Caliza de Vegadeo" dû à la remontée de l'eau.
Après un parcours de 316 kilomètres à travers les provinces de Lugo, Ourense et Pontevedra, et une frontière naturelle avec le Portugal sur ses 76 derniers kilomètres, le fleuve Miño se jette dans l'océan Atlantique, entre A Guarda et Caminha.
Dans le tronçon qui nous inclut, entre Chantada et Os Peares, le fleuve traverse l'anticlinorium Ollo de Sapo et passe dans la zone dite Centro-Ibérique, s'insérant profondément dans la surface de Chantada, évitant le fossé de Monforte et créant des méandres d'une grande beauté comme le Cabo do Mundo.
À Os Peares, les confinements du Miño et du Sil disparaissent brusquement et les deux rivières convergent, ainsi que le Búbal, augmentant considérablement leur débit et suivant leur cours à travers le substrat granitique vers la ville d'Ourense.
LA VITICULTURE ET LE DÉVELOPPEMENT AGRICOLE
L'exploitation agricole des pentes abruptes, comme les rives du Miño, implique un énorme travail de construction de murs pour fixer les terres et permettre les travaux de cultive. Il s'agit donc de petites exploitations, dédiées à l'économie familiale et de subsistance et étroitement liées aux villages.
Le cas le plus particulier est la viticulture, où les vignes sont disposées sur des terrasses (appelées ici socalcos, pataos, muras, bancadas...) parfaitement adaptées aux conditions du terrain, avec des largeurs variables selon les possibilités et des murs de différents types et matériaux, qui, en plus de fournir une zone de culture, servent à conserver la chaleur du jour, ce qui favorise la production de la plante.
Ce système de cultive implique que le travail dans les vignobles est très dur, et surtout manuel, car il n'y a pas de possibilité d'accès avec des machines, bien qu'aujourd'hui il y ait quelques aides mécaniques comme les rails de transport que l'on peut voir à différents endroits. C'est pourquoi on l'appelle la Viticulture Héroïque.
Les vignobles de ces rives appartiennent à la fois à de petits viticulteurs qui produisent du vin pour leur propre consommation et à diverses entreprises vinicoles sous l'appellation d'origine Ribeira Sacra, créé en 1996 pour souligner la qualité des vins de cette région.