Monastère de Santa María de Montederramo

La plupart des historiens qui ont écrit sur Montederramo attribuent le début de son histoire et de son origine bénédictine au document fondateur accordé par Thérèse à Allariz le 21 août 1124. Dans ce document, Thérèse de Portugal accorde à l'abbé Arnaldo et aux moines bénédictins qui l'accompagnent, un lieu appelé Rivoira Sacrata (ou Roboira Sacrata) pour fonder un monastère, indiquant dans ce document le privilège par lequel les moines peuvent se rendre dans un autre lieu s'ils le jugent plus confortable.

Le monastère primitif n'était pas situé dans l'actuel Montederramo, mais près de Leboreiro, dans le village de Seoane Vello, sous le nom de San Juan, et appartenait à l'ordre des Bénédictins. La maison actuelle du monastère date du XIIe siècle et a été rénovée et agrandie aux XVIe et XVIIe siècles.

Les plans de la nouvelle église ont été confiés à Juan de Tolosa, un maître jésuite, fin 1597/début 1598. Cette œuvre a été dirigée par Pedro de la Sierra. Ce magnifique temple est construit en forme de croix latine, avec trois nefs. La tradition fonctionnaliste et sans ornements de l'architecture cistercienne médiévale transparaît par le style austère et herrerien la nouvelle église du monastère. La rénovation architecturale de la Renaissance hispanique se ressent également ici, avec les nombreuses similitudes architecturales du monastère de l'Escorial.

La façade est un très bon exemple de l'architecture de la Renaissance galicienne, très sobre comme le reste de l'œuvre. Dans la niche, vous pouvez voir l'icône en pierre de la Vierge attribuée à Alonso Martinez.

Le retable principal restauré récemment se démarque à l'intérieur de l'église. C'est une œuvre du sculpteur galicien Mateo del Prado qui a sculpté en bois les scènes en haut-relief, dédiées au Nouveau Testament, en les intégrant dans l'ensemble structurel réalisé par les sculpteurs et tailleurs de pierre de Saint-Jacques de Compostelle Bernardo Cabrera et son fils Juan.

Le haut chœur a également été restauré par le Portugais Alonso Martinez au début du XVIIe siècle, en bois de noyer blanc sans polychromie.

Le cloître processionnel est adossé au mur sud de l'église. Il a été construit entre la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle. Dans la partie inférieure, vous pourrez contempler le design harmonieux d'une succession d'arcs en plein cintre décorés de remplages ajourés dans le style gothique. Il est recouvert de voûtes en étoile très solides avec neuf clés de voûte maintenues sur des corbeaux. La partie supérieure est plus sobre et plus fonctionnelle. Actuellement, ce cloître abrite l'école publique.

Le monastère conserve un autre cloître, celui de l'hospice. De forme carrée, ce cloître a été construit pour offrir un service d'accueil à ceux qui demandaient l'hospitalité de Montederramo. La partie inférieur est formée de quatre arcs en plein cintre élancés de chaque côté, avec des colonnes à fût lisse et des chapiteaux typiques de la région d'Alcarria. Dans les écoinçons des arcs de l'étage inférieur, des médaillons avec des bustes en haut-relief ont été sculptés, représentant l'empereur Charles Quint et son fils Philippe II.

Avec le désamortissement de Mendizábal au XIXe siècle, le monastère a été acquis par un particulier. Aujourd'hui, les locaux où vivaient les moines sont toujours en privés.

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